Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
24 octobre 2011 1 24 /10 /octobre /2011 10:35

image rapportJ'ai présenté un rapport sur le G20 à la commission des affaires européennes le 4 octobre 2011.

J’ai, en effet, été missionné, avec quatre autres de mes collègues (Bernard Deflesselle, Michel Herbillon, Robert Lecou, députés UMP et Jérome Lambert, député socialiste), par cette commission parlementaire, pour suivre la préparation du G20, dont la présidence a été confiée à la France, pour l’année 2011. Le sommet des chefs d’Etat et de gouvernements, apogée de ce processus, se réunira à Cannes les 3 et 4 novembre prochain.

Que faut-il en attendre ?

La réponse à cette question est à rechercher dans la nature même de cette enceinte, censée privilégier les échanges, directes et informelles, entre Grands de ce monde. Le G20, héritier directe du G7, puis du G8, est l’aboutissement, au moins provisoire, de cette diplomatie de « club », ou de « connivence », selon l’expression de Bertrand Badie, qui vient de publier un excellent livre sur « les dérives oligarchiques du système international ». Cette diplomatie, dont la France a été, par deux fois, l’inspiratrice, avec Valéry Giscard d’Estaing au moment de la création du G7, puis avec Nicolas Sarkozy, lorsque le G20 s’est hissé au niveau des chefs d’Etat, vise, plus, à gérer intelligemment les antagonismes entre Etats qu’à bâtir des compromis et à apporter des solutions pérennes. Ces réunions qui peuvent donner le sentiment de se saisir des problèmes et de les traiter, aboutissent rarement, dans les faits, à des prises de décision précises et suivies. Dans le G20, rien n’est contraignant pour les Etats participants, ni l’ordre du jour, qui peut varier jusqu’au dernier moment, ni les décisions dont l’application relèvent du bon vouloir de chacun. Dans ce contexte, le G20 peut délivrer un message fort et rassurant, comme ce fut le cas en 2008, au cœur de la tempête financière, mais il s’avère incapable d’imposer un calendrier de réformes et de s’y tenir.

La Présidence française semble avoir pris conscience de cette limite. Elle cherche, manifestement, à faire du G20, non seulement un forum informel et réactif, mais aussi une enceinte prospective et décisionnelle. Il s’agit, selon l’expression française de passer d’un G20 de « gestion de crise » à un G20 de « construction ». Elle a, pour cela, présenté un ordre du jour ambitieux qui ne se contente pas de saisir l’air du temps, mais qui propose d’engager une réflexion de long terme sur les déséquilibres mondiaux dans les domaines économiques, financiers et monétaires. Sur tous ces sujets, un travail important, a été engagé, avec les pays du G20 eux mêmes, dont certains on été chargés de produire des rapports sur des sujets précis, mais aussi avec les institutions internationales, FMI, Banque mondiale…qui ont fourni leur expertise. Une intense activité a été déployée tout au long de cette année. De nouveaux chantiers ont été ouverts, comme celui de l’alimentation, qui, jusqu’à présent, n’avaient pas été traités dans le cadre du G20. Cette effervescence qui semble avoir fatigué et irrité certains pays, qui ce serait contentés d’un schéma de travail plus classique, sera t-elle payante ?

Il est difficile de répondre à cette question tant les jeux sont ouverts dans ce type de négociation, jusqu’au dernier moment. Mais on peut, d’ores et déjà, affirmer que trois incertitudes pèsent sur le déroulement du G20.

La première est que l’approche française suppose une vision du G20 qui est loin d’être partagée. La plupart des pays, en particulier la Chine, veulent garder les mains libres et ne souhaitent pas prendre d’engagements contraignants. C’est apparu très clairement à Séoul, lorsque la Chine s’est opposée très fermement à l’initiative américaine proposant de contenir dans certaines limites, les excédents et les déficits commerciaux.

La France veut faire évoluer le G20, comme un véritable organisme de régulation mondiale et pour cela elle propose de le doter d’un secrétariat permanent, qui en assurerait l’animation.

De nombreux pays, membres du G20, sont hostiles à cette perspective et restent attachés à la diplomatie de club, informelle et non contraignante. La crise et son approfondissement, peut elle changer cette perception ?  Les Etats peuvent-ils éprouver la nécessité de disposer d’un véritable outil de régulation permettant de résorber les graves déséquilibres qui menacent le monde ? On aimerait le croire, mais rien n’est moins assuré !

La deuxième incertitude concerne l’état des négociations qui paraissent bloquées dans de nombreux domaines. S’agissant des changes, il est peu probable que des progrès substantiels puissent être enregistrés. Le G20 de Séoul, marqué par l’affrontement entre la Chine et les Etats Unis, semble avoir figé les positions pour un temps. Si la Chine est consciente de la nécessité de réévaluer sa monnaie et de la rendre convertible, elle entend le faire à son rythme et, en tous les cas, pas sous la contrainte. Quant aux Etats Unis, on ne les voit pas se lancer dans une politique d’appréciation monétaire, compte tenu des difficultés économiques que ce pays connaît, même si leur modèle de développement est à bout de souffle. Au total, la négociation devrait s’achever par l’élargissement du panier de monnaie, au yuan, notamment, qui forme les droits de tirage spéciaux (DTS). S’il faut saluer cette avancée, on est loin, cependant, de la refonte du système monétaire international annoncée ! Au demeurant, l’Europe aurait intérêt, face à cette situation bloquée, à s’interroger sur une véritable politique de change concernant sa monnaie. On ne voit pas pourquoi l’Europe, en effet, se priverait d’une politique monétaire accommodante, alors que d’autres la pratiquent allègrement.

En matière de régulation des marchés financiers, non plus, il ne faudra pas attendre des résultats spectaculaires. Pour une raison simple ; chacun essaye de préserver son avantage compétitif dans ce domaine. Les Etats Unis, qui, il faut le souligner, ont adopté une loi, le Dodd-Franck act, très contraignante, hésite à l’appliquer car ils redoutent la concurrence de l’Europe. A l’opposé les Européens, dont la France, font preuve d’une grande timidité, notamment, dans l’application des normes de Bâle 3 –il est vrai que les Etats Unis n’ont jamais appliqué Bâle 2- ou dans la mise en œuvre de la nécessaire séparation des activités de dépôt et de trading, car ils veulent préserver leurs banques universelles. Cette suspicion réciproque, chacun redoutant le dumping réglementaire de l’autre, mène à l’attentisme. Il est d’ores et déjà acquis que ce sommet ne permettra pas de créer la taxe sur les transactions financières voulue par la plupart des Européens, les Etats Unis s’y opposant catégoriquement. Reste un certain nombre de sujets, comme le shadow bancking, qui peuvent conduire à des avancées.

Finalement, le domaine dans lequel des résultats significatifs sont à attendre concerne  la régulation des matières premières et des produits alimentaires. Le Conseil des ministres de l’agriculture que s’est tenu, préalablement au G20, a montré qu’il était possible de progresser, dans une meilleure transparence et régulation des marchés. Il a surtout amené à une prise de conscience de la nécessité de relancer fortement la production agricole dans le monde, pour faire face au défi démographique.

La dernière incertitude qui pèse sur ce G20, concerne la situation de l’Europe. La crise de l’euro et des banques européennes qui s’est accentuée cet été, ne place pas les Européens et en particulier la France, qui préside le G20, dans une bonne posture pour « emballer » la négociation. Il est difficile de revendiquer un leadership quand on est, soi même, en situation d’accusé.

Les Etats Unis semblent l’avoir compris, en dépêchant leur secrétaire d’Etat au trésor à la dernière réunion de l’euro-groupe, manière de bien souligner les difficultés dans lesquelles se débattent les Européens ! Ceci dit, la récente dégradation de la note américaine, ne donne pas à ce pays de droit particulier à faire la leçon aux autres. Hormis les émergents, le cénacle des dirigeants de ce monde ressemble plus à une bande d’éclopés qu’à une équipe conquérante ! Mais, il est clair que la crise interminable de l’euro risque d’impacter les capacités d’entraînement des responsables européens, à commencer par celles de notre cher Président !

Il est donc difficile de prévoir ce qui va se passer en novembre prochain. Le plus probable est que ce G20 soit une étape dans la longue et laborieuse reconstruction d’un monde qui connaît une crise et une mutation profondes. 

Lire le rapport en question 

Partager cet article
Repost0
14 octobre 2011 5 14 /10 /octobre /2011 13:05

Face à l’impuissance et au manque de volonté politique des dirigeants européens actuels, pour la plupart de droite, le groupe socialiste, radical et citoyen propose d’offrir une perspective politique claire pour les prochaines années. Les socialistes français, ainsi que leurs camarades européens, proposent aujourd’hui de mettre en place une « Europe d’attaque » et d’offrir de la visibilité pour les années à venir : avec la création d’eurobonds, la mise en place d’un véritable gouvernement économique et d’un vrai budget européens, l’Europe sortira renforcée de la crise.


Partager cet article
Repost0
3 octobre 2011 1 03 /10 /octobre /2011 13:46

varsovie.jpgJe suis à Varsovie jusqu'au 4 octobre car je fais partie de la délégation de la Commission des affaires européennes de l'Assemblée nationale qui s'est rendue à Varsovie pour assister à la réunion de la COSAC (conférence des organes spécialisés dans les affaires communautaires). Il s'agit d'une manifestation qui réunit tous les parlements nationaux de l'Union européenne. Cette réunion sera essentiellement consacrée aux perspectives budgétaires de l'Union mais le sujet de la crise de l'euro et de l'Europe dominera les débats. 

Partager cet article
Repost0
22 septembre 2011 4 22 /09 /septembre /2011 10:21

Un simple article de loi, en apparence anodin, peut entraîner de graves conséquences. Encore faut-il pouvoir les connaître au moment où on le vote. Ce qui n’est pas toujours le cas. On se souvient du vote d’une disposition, par l’Assemblée nationale, ayant pour effet d’interrompre toute poursuite contre l’église de scientologie. Personne et surtout pas les auteurs du texte, semble t-il, n’avaient mesuré les conséquences du changement de rédaction de l’article de loi concerné. Ce vote était intervenu à la faveur d’une proposition de loi, dit de simplification du droit, sorte de catalogue de mesures disparates censées rendre les démarches administratives plus simples. Si l’intention part d’un bon sentiment, dans les faits elle se révèle redoutable tant la modification d’une phrase, d’un mot, d’une ponctuation peut conduire à des changements imprévisibles, au moins pour les néophytes.

En matière législative aussi, le diable est dans les détails.

On vient d’en avoir une nouvelle illustration avec l’examen d’un nouveau texte sur la « simplification du droit et l’allégement des démarches administratives », dont certaines mesures ont été discutées par la commission du développement durable hier. L’article 28 de cette proposition de loi prévoit d’aligner le seuil d’effectifs des entreprises retenu pour le versement transport, c’est à dire le nombre de salariés à partir duquel les entreprises contribuent au financement des transports, sur le seuil d’effectifs défini pour le financement de la formation professionnelle. Concrètement, l’article 28 propose de substituer aux mots « plus de neuf salariés », les mots « au moins dix salariés ». En apparence, rien ne change et un esprit un peu distrait n’y verrait pas d’objection. Sauf que, entre neuf et dix, il y a un monde, celui des contrats à temps partiels qui entrent dans le calcul du nombre de salariés ! Ainsi, cette disposition aboutit à exonérer nombre d’entreprises du versement transport. Avec comme résultat une perte de recette de 300 millions d’euros pour les organismes chargés du financement des transports dans notre pays, dont 150 millions pour le STIF, le syndicat des transports d’île de France. Ayant été alerté, j’ai soulevé le problème en commission, que ni le rapporteur, ni les parlementaires présents n’avait vu (ce n’est pas un reproche car si je n’avais pas été averti j’aurais été dans la même situation). Après discussion le rapporteur a décidé de proposer un amendement de suppression qui a été voté à l’unanimité par la commission. On verra les suites qui seront données à cet amendement en séance. Mais cet épisode est illustratif des pièges tendus (volontairement ou involontairement ?) aux parlementaires. 

Partager cet article
Repost0
9 septembre 2011 5 09 /09 /septembre /2011 07:58

mairie-de-paris.jpgBonne nouvelle en cette rentrée ; la Mairie de Paris a décidé de mettre fin au régime très contestable de l’écrêtement. François Dagnaud, l’adjoint chargé des élus à l’Hôtel de Ville, que je tiens à féliciter chaleureusement, vient d’écrire aux présidents de groupe du Conseil de Paris, pour « travailler à la suppression de cet anachronisme », ces dispositions « étant peu comprises  des Parisiens qui les perçoivent comme une façon de contourner la règle du non cumul des mandats ».

François m’a informé de son initiative en m’indiquant qu’il avait pris connaissance avec intérêt de mes prises de position sur ce sujet à l’occasion de l’adoption de l’amendement Dosière. J’avais, en effet, soutenu la démarche de mon collègue et dénoncer, ici même, (voir écrêtement quand tu nous tiens), cette pratique détestable. Je suis heureux d’avoir pu contribuer à sa prochaine disparition, au moins pour la collectivité parisienne.

Reste, maintenant, à modifier la loi pour interdire l’écrêtement partout ailleurs. Avec René Dosière c’est un combat que nous allons poursuivre.  

Partager cet article
Repost0
8 septembre 2011 4 08 /09 /septembre /2011 15:14

Lors de la discussion générale sur le projet de loi de finances rectificatif pour 2011, je suis intervenu sur l'accord du 21 juillet dernier concernant la Grèce (les chefs d'Etats de la Zone euro réunis à Bruxelles ont décidé un certain nombre de mesures concernant la Grèce, la gouvernance économique européenne, les stratégies pour redresser les finances économiques, lutter contre la spéculation, etc... ). Les dispositions budgétaires que le gouvernement a introduit dans ce texte ne traduit pas les décisions de cet accord, ce qui est regrettable.

Partager cet article
Repost0
23 août 2011 2 23 /08 /août /2011 18:19

Le débat sur la règle d’or bat son plein. C’était l’objectif de Nicolas Sarkozy qui tente, avec cette proposition, d’échapper à sa propre responsabilité dans la grave crise financière qui frappe notre pays.

Sur le fond, le Parti socialiste a raison de dénoncer une règle … qui ne règle rien. Peu contraignante, en tous les cas beaucoup moins que celle adoptée par les allemands, la règle d’or « à la française » ne s‘appliquerait, de surcroît, qu’à compter de 2013. Autant dire une éternité pour des marchés qui attendent des réponses rapides sur la situation de la France et de l’Europe. La France aurait le temps de perdre plusieurs fois son triple A, avant que la règle d’or ne s’applique !

Mais, le Président de la République trouve dans cette mesure l’occasion de reprendre l’offensive, alors qu’il est interpellé et chahuté par une brusque accélération de la crise. L’avenir dira si les Français ont été dupes de cette grosse ficelle.  

En attendant, c’est une crise, d’une rare gravité, qui secoue l’Europe et la France. Nous sommes passés, en effet, cet été, tout près de la catastrophe. Ce n’est qu’au prix d’une massive intervention de la BCE, décidée en urgence, que la contagion de la crise grecque à l’Italie, à l’Espagne, voire à la France a pu être évitée. On peut, toujours, dénoncer les « marchés » et les agences de notation, leur fébrilité et leur inconséquence. Mais, en l’occurrence, il faut bien reconnaître que les interrogations qu’ils portent sont amplement justifiées. Il n’est pas illégitime qu’un investisseur, lorsqu’il achète un titre, ait un minimum de garantie sur sa solvabilité !

L’approfondissement de la crise que nous connaissons s’explique d’abord par l’indécision européenne et, en France, par le manque de crédibilité de l’assainissement des finances publiques.

En dépit des mesures annoncées lors du Conseil européen du 21 juillet dernier, l’Europe ne dispose toujours pas d’un mécanisme global de résolution des crises, c’est à dire d’un dispositif capable de faire face à la défaillance de n’importe quel Etat européen. Le fond européen de solidarité financière qui a été renforcé et dont les règles d’intervention ont été légèrement assouplies, peut venir en secours de la Grèce, de l’Irlande ou du Portugal, mais n’est pas configuré pour sauver l’Italie ou l’Espagne, et encore moins la France. Depuis des mois, le FMI insiste sur la nécessité pour l’Europe de se doter d’un instrument de résolution des crises suffisamment crédible pour rassurer les marchés et dissuader la spéculation sur les dettes souveraines. Force est de constater qu’il n’existe toujours pas. En l’absence de cet outil, c’est la BCE qui joue le rôle de garant des dettes  en dernier ressort. Mais celle-ci considère que ce n’est pas sa mission et demande instamment aux Etats « de prendre leurs responsabilités » comme l’a déclaré Jean Claude Trichet. D’où l’extrême tension qui a marqué la préparation du sommet européen de juillet. Comment être optimiste et rassuré devant une telle confusion ? D’autant plus, que l’on apprend que certains pays européens, la Finlande notamment, ont demandé des garanties supplémentaires à la Grèce en échange de leur participation au Fond de stabilité. De quoi accentuer les inquiétudes des marchés !

Dans cette crise, la dette française a été, pour la première fois, dans la ligne de mire des marchés. On a même pu craindre, qu’après celle des Etats Unis, la note française soit également dégradée. Il y a certainement de la légèreté et de l’irrationalité dans cette dépréciation. Mais celle-ci s’est également nourrie des incertitudes qui pèsent sur la volonté réelle du gouvernement Français de respecter ses engagements européens en matière budgétaire. La France s’est engagée à revenir à un déficit budgétaire de 3% du PIB dès 2013.

Pour cela, elle a présenté, en mai dernier, à la Commission européenne un programme dit « de stabilité » afin de définir la stratégie pour parvenir à cet objectif. Le scénario retenu était manifestement surévalué en terme de croissance, puisqu’il était fondé sur des perspectives de croissance de 2% en 2011, 2,25% en 2012 et 2,5% en 2013. Des chiffres inatteignables au regard des performances récentes de l’économie française. Beaucoup ont souligné l’irréalisme de cette proposition à l’Assemblée nationale comme au Sénat, où Philippe Marini, rapporteur spécial du budget l’a dénoncée vertement.    

La Commission européenne n’a évidemment pas manqué de réagir dans l’avis qu’elle a rendu sur ce programme de stabilité, en soulignant « que le scénario macroéconomique sur lequel se fondent les projections budgétaires est trop optimiste » et en considérant « qu’en l’absence de mesures supplémentaires, il ne peut pas être garanti que le déficit excessif sera corrigé en 2013 au plus tard ». Il n’est pas étonnant, que dans ce contexte, les marchés se posent certaines questions quant à la détermination de la France à réduire ses déficits !

En réalité, le Président de la République et sa majorité ont fait le choix de différer les mesures d’ajustement jusqu’à l’élection présidentielle, estimant probablement que celles-ci seraient trop impopulaires ou qu'elles les conduiraient à revenir sur leurs engagements de début de mandature. Ce faisant, ils exposent dangereusement notre pays à la sanction des marchés. Cette stratégie ne peut qu’alimenter le doute sur la dette de la France dans les semaines et les mois qui viennent.

Ce n’est pas d’une règle d’or en 2013, dont nous avons besoin, mais de décisions immédiates et déterminées pour éteindre un incendie qui couve et qui menace, à chaque moment, d’embraser notre pays.

Partager cet article
Repost0
10 juillet 2011 7 10 /07 /juillet /2011 17:43

René Dosière, député expérimenté et inspiré, vient de réussir un joli coup, que les esthètes de la procédure parlementaire apprécieront à sa juste valeur. A la faveur de l’examen d’un texte sur la Polynésie Française, il a réussi à faire adopter un amendement en Commission mixte paritaire destiné à supprimer la pratique, fort contestable, qui consiste pour un élu  « écrêté » à reverser son trop perçu indemnitaire à un autre élu. La loi prévoit, en effet, qu’un élu, quel qu’il soit, ne peut pas percevoir un montant d’indemnités, supérieur à un certain plafond, avoisinant actuellement les 8500 euros (ce montant correspond à une fois et demi l’indemnité parlementaire). Or, certains élus, essentiellement des parlementaires exerçant un mandat local, mais pas seulement, dépassent ce plafond. Cette situation concerne en particulier Paris, car la Ville de Paris étant à la fois une commune et un département, les Conseillers de Paris perçoivent à la fois une indemnité de conseiller municipal et une indemnité de conseiller général. Qui plus est le montant de l’indemnité municipale étant indexé sur le nombre d’habitants, les élus de Paris sont bien traités. Cela signifie qu’un parlementaire,  membre du Conseil de Paris est automatiquement « écrêté », c’est à dire qu’il ne perçoit pas une partie de son indemnité de Conseiller de Paris. Une pratique s’est développée avec l’assentiment du gouvernement, consistant à permettre à l’élu « écrêté », de reverser la somme qu’il ne perçoit pas à un autre élu, membre de la même collectivité. C’est cette pratique, que je connais bien pour avoir été en charge des élus au Conseil de Paris, que René Dosière veut supprimer. A juste raison, selon moi.

La légalité de cette pratique est, d’abord, très contestable. Elle repose sur une simple circulaire du Gouvernement et sur aucun acte législatif, alors que c’est le Parlement qui a fixé le principe et les modalités de l’écrêtement. Sans vouloir susciter des vocations, un recours aurait, à mon avis, de grandes chances d’aboutir.

Mais cette pratique est surtout très critiquable au regard des principes. Elle permet à un élu de disposer de crédits publics, que la loi lui interdit de percevoir pour son compte propre ! Elle crée une inégalité de traitement entre les élus d’une même collectivité, certains pouvant, ainsi, percevoir une indemnité très sensiblement revalorisée par rapport à d’autres, alors qu’ils exercent le même mandat. Elle encourage le clientélisme, le mélange des genres (il est arrivé que cet écrêtement soit perçu par un membre de la famille de l’élu, lui même élu), voire les malversations (certains élus auraient demandé le reversement d’une partie de cet écrêtement à l’élu qu’ils ont désigné). Bref, cette pratique est choquante et malsaine.

Nous l’avions pourtant maintenu au Conseil de Paris, lorsque nous sommes devenus majoritaire en 2001 avec Bertrand Delanoë, car elle permettait de donner un complément de rémunérations aux adjoints des maires d’arrondissement qui sont très sollicités dans leur mandat, mais dont l’indemnité est faible si on l’a compare aux Conseillers de Paris. Le groupe socialiste du Conseil de Paris avait, en effet, décidé de mutualiser l’ensemble des indemnités écrêtées de ses parlementaires pour les reverser de manière équitable à ses élus dans les arrondissements.

Cette démarche, certes louable, ne me paraît pas, cependant, une réponse satisfaisante.

Elle repose sur les décisions d’un groupe politique, laissant entière la possibilité pour des élus n’appartenant pas à ce groupe de redistribuer leur écrêtement comme ils l’entendent. Et, c’est le cas, aujourd’hui au Conseil de Paris, puisque les parlementaires de l’UMP reversent, chacun son bon vouloir, leur écrêtement. Et cela avec une grande disparité dans les sommes concernées. En effet, un adjoint d’arrondissement ne peut percevoir une indemnité supérieure à la moitié de l’indemnité municipale des Conseillers de Paris. Celle-ci étant pratiquement à son maximum légal, l’écrêtement reversé aux adjoints est faible, inférieur à une centaine d’euros par mois, alors que les Conseillers de Paris peuvent le percevoir sans limites, sinon celles du plafond indemnitaire. Certains Conseillers de Paris perçoivent plusieurs milliers d’euros d’indemnités en plus, au prétexte que certains adjoints d’arrondissement en perçoivent à peine une centaine !

Cette situation n’est pas justifiable, d’autant qu’elle pénalise les élus appartenant à des formations politiques n’ayant pas ou ayant peu de parlementaires.

Il serait, en outre, possible, selon moi, d’améliorer le montant des indemnités des adjoints d’arrondissement sans recourir à l’écrêtement. Il suffirait de porter l’indemnité municipale au maximum autorisée par la loi pour permettre aux adjoints d’arrondissement de percevoir la totalité du montant indemnitaire auquel ils peuvent prétendre. Corrélativement, il faudrait baisser l’indemnité de conseiller général des Conseillers de Paris afin que leur rémunération reste stable.

Demain sera discuté à l’assemblée nationale le texte de la Commission mixte paritaire. Je serai aux cotés de René Dosière pour m’opposer à toute manœuvre du Gouvernement destinée à remettre en cause l’adoption de son amendement.  

Partager cet article
Repost0
9 juillet 2011 6 09 /07 /juillet /2011 00:22

cour-des-comptesLa Cour des comptes vient de rendre un rapport sur « l’organisation et la gestion des forces de sécurité publique » qui dresse un bilan accablant de la politique de sécurité menée depuis 2002.

 

Ce rapport pointe notamment l’absence de suites données aux recommandations qu’avec Robert Pandraud j’avais formulées dans une mission parlementaire sur les statistiques de la délinquance, fin 2001. Nous avions, en particulier, insisté sur la nécessité impérieuse de rapprocher les statistiques policières et les statistiques judiciaires qui ne comptabilisent pas les faits de la même manière. Cela signifie qu’il est impossible de suivre, sur le plan statistique, une infraction lorsqu’elle passe du système policier au système judiciaire. Il est donc impossible de mesurer précisément l’efficacité de la chaine pénale. Il existe bien un indicateur ; le taux d’élucidation, mais celui-ci est très imparfait puisqu’il concerne les personnes « mises en cause » par la police avant leur présentation devant la justice.  Une partie de ces « mis en cause » ne seront pas poursuivis par la justice, fautes de charges suffisantes contre elles.  Ce taux d’élucidation dont Nicolas Sarkozy et ses successeurs se sont beaucoup gargarisés, n’est donc pas fiable. C’est pourquoi, avec Robert Pandraud, nous pensions urgent de disposer de catégories statistiques communes à la police et à la justice, afin d’évaluer précisément les performances de la police comme celles du traitement judiciaire. Plus de dix ans après la remise de notre rapport, la Cour des comptes nous apprend que ce travail n’est toujours pas fait ! Les systèmes informatiques des deux institutions restent toujours aussi étrangers l’un à l’autre.

Plus généralement, le rapport de la Cour des comptes reprend les critiques, largement confirmées par l’Observatoire nationale de la délinquance, depuis, que nous avions formulées sur l’état dit « 4001 », c’est à dire sur le mode de comptabilisation des faits de délinquance par la police. Nous avions, en particulier, dénoncé l’utilisation d’un agrégat dit de « délinquance générale », rassemblant des faits de nature très différente, comme outil d’orientation et d’évaluation de l’activité policière. Or, la Cour des comptes nous apprend que cet indicateur dont l’institution policière ne pouvait pas ne pas connaître les imperfections, est devenu, avec la politique du chiffre, le principal instrument de mesure de l’efficacité policière, au moins jusqu’en 2010, date à laquelle la police, sans doute confrontée aux critiques réitérées de l’Observatoire national de la délinquance, a décidé de l’abandonner. On notera, cependant, que le Ministre continue obstinément de se référer à cet indicateur, notamment dans ses réponses au Parlement, pour évaluer l’évolution de la délinquance. Il est vrai que cet indicateur, véritable hérésie statistique, a le mérite d’être à la baisse depuis 2002. C’est comme cela que l’on intoxique les français sur une prétendue baisse générale de la délinquance !

En réalité, et le rapport de la Cour des comptes le montre très bien, il y a eu baisse dans certains domaines, mais hausse dans d’autres.

Le rapport de la Cour des comptes soulève bien d’autres questions, certes, dérangeantes pour un pouvoir qui a fait de la lutte contre l’insécurité son fonds de commerce, mais qui doivent recevoir impérativement des réponses. Derrière ce questionnement c’est, en effet, l’adaptation de l’organisation des forces de sécurité aux réalités actuelles de la délinquance qui est en cause. Alors que d’autres pays ont su réformer leur police pour répondre à une demande sociale de plus en plus pressante et légitime en matière de sécurité, la France ne l’a pas fait.  

 Claude Guéant, dont la personnalité inquiète de plus en plus, a décidé de répondre à ce rapport par l’invective et la mise en cause d’une institution dont le travail est unanimement reconnu pour sa qualité et son objectivité. Les rapports de la Cour des comptes sont, en effet,  le produit d’une procédure contradictoire et collégiale qui garantit leur impartialité. Plutôt que de se lancer dans une polémique stérile, le ministre de l’Intérieur devrait répondre sur le fond.  

Sur le rapport et la création de l'observatoire national de la délinquance

Partager cet article
Repost0
9 juin 2011 4 09 /06 /juin /2011 09:32

taxe-fi-logo.jpgAprès le krach boursier survenu fin 2008 engendrant une récession économique dans les pays industrialisés dont les effets se sont sentir encore aujourd’hui, il y avait urgence à engager une réflexion de fond avec les principaux acteurs de l'économie mondiale. Déjà pour identifier les causes et ensuite prendre des mesures adéquates. En effet, si les mécanismes qui ont conduit à cette crise sont identifiés et maîtrisés, les leçons n’ont pas vraiment été tirées. Le montant des bonus redistribués par les banques françaises ces deux dernières années (plus 2 milliards d'euros par an) ou encore les tentatives vaines de réglementation prises au niveau européen pour obliger les banques à la transparence, en témoignent largement.

Le groupe socialiste l’a fait à l’Assemblée. J’ai en effet, avec plusieurs députés socialistes, déposé un texte appelé proposition de résolution européenne relative visant à introduire une taxe sur les transactions financières en Europe - ce dispositif vise à taxer selon un très faible pourcentage (entre 0,05 et 0,1%) chaque transaction financière réalisée. Ce dernier sera discuté à l’Assemblée jeudi 9 juin prochain. Fidèle à notre projet de gouvernement adopté par le parti socialiste le 28 mai dernier, ce dispositif aurait des effets très positifs si il était mis en place.

Il apporterait d'abord de la transparence dans un secteur où l'opacité a empêché de mesurer son dérèglement au moment où a éclaté la crise. Il porterait ensuite un sérieux coup d'arrêt à certains mouvements spéculatifs (bulles financières, marché de l'immobilier et-ou des matières premières) qui déconnectent les marchés financiers de l'économie réelle. Il doterait enfin les États, voir l'Union européenne elle-même, de nouvelles recettes budgétaires dont le montant ne saurait être sous-estimé. Il va de soi qu’une telle taxe doit être instaurée dans un cadre supra-national (au moins à l'échelle d'un groupe d'États membres de la zone euro pour commencer) pour éviter l’évasion fiscale vers des zones non-assujetties à cette taxe.

Au final, ce texte est l’occasion pour le gouvernement français de prendre ses responsabilités sur cette question et sortir de l'immobilisme dont fait preuve en premier lieu le chef de l'État, contrastant en outre avec ses discours plutôt volontaristes à ce propos.

Nous espérons donc vivement que cette fois-ci, le courage de l'action politique saura enfin remplacer les nombreuses déclarations d'intention pour donner une réalité concrète à cette mesure dont toutes les démocraties européennes auraient à profiter.

Cette mesure annoncée pour la première fois lors du premier G20 au lendemain de la crise a fait du chemin. Le Parlement européen l’a adoptée, au tour de la France, ce serait là un signe fort en Europe…

Lire la proposition de résolution européenne relative à l'introduction d'une taxe sur les transactions financières en Europe

Partager cet article
Repost0

Bienvenue

Vous trouverez sur ce blog des infos sur mon travail parlementaire, des commentaires sur l'actualité politique et quelques détails sur mes actions menées dans le 18e.

Depuis 2008, je me consacre uniquement au travail parlementaire puisque je m’applique le principe du mandat unique.

Recherche

Contactez-moi

Pour me contacter à l'Assemblée Nationale

ccaresche@assemblee-nationale.fr ou tel. 01.40.63.93.21

Pour me rencontrer dans le 18e

caresche@club-internet.fr

Permanence parlementaire :
76 bis rue Duhesme à Paris 18e.
Tel. 01 55 79 15 15 
Réception du public sans RDV :
Lundi de 9h30 à 12h30
Mardi de 15h à 17h00

Sur RDV, vendredi matin

perm-copie-1

Agenda - ma semaine

Cette semaine l’Assemblée se prononcera par scrutin public sur le projet de loi relatif à la santé et poursuivra les débats avec l’étude du projet de loi de finance rectificative pour 2015.

Quant à la commission des affaires européennes, elle auditionnera ce mardi 1er décembre à 17h, M. Dimitris Avramopoulos, commissaire européen chargé de la Migration, des affaires intérieures et de la citoyenneté, conjointe avec la commission des Affaires étrangères et la commission des Lois puis poursuivra son travail avec l’examen de propositions de résolution européenne sur le programme européen de sécurité présentée par Mme Marietta Karamanli et M. Charles de La Verpillière et examinera différents textes soumis à l’Assemblée nationale en application de l’article 88-4 de la Constitution.

Et la commission des finances auditionnera mercredi 2 décembre à 9h30, M. Didier MIGAUD, Premier président de la Cour des comptes, sur le rapport public thématique relatif au programme d’investissement d’avenir

Vendredi prochain, je serai dans le 18e à ma permanence et j’assisterai à l’inauguration des illuminations de noël lancées à l’initiative des commerçants de la place de Tertre (à 19h).

Connaissez-vous Francis Hollande ?

Mon clip de campagne, la CreschExperience a fait le buzz. Tous les grands médias en on parlé, le Monde, Libération, le Parisien, France Info, LCI, Dixhuitinfo.com, Skyrock, la chaine Parlementaire, Europe 1 (le lab), France Soir... Il a été visionné plus de 23000 fois sur You tube. Bref, un succès. Laissez vous guider vous-aussi par la CareschExpeirence....