Martine Aubry vient d'annoncer sa candidature à l'élection présidentielle. J'ai décidé de la soutenir et de lui apporter mon parrainage dans le cadre de la « primaire » du Parti socialiste.
Ce choix est d'abord dicté par la cohérence. Première secrétaire du Parti socialiste, Martine Aubry a « naturellement » vocation à le représenter dans la compétition présidentielle qui s'annonce. Elle est la mieux placée pour rassembler les socialistes puis la gauche et les écologistes dans la perspective de ce scrutin. Elle est aussi la mieux placée pour assurer l'indispensable articulation, qui a fait tant défaut lors de la dernière élection présidentielle, entre le Parti et son candidat. La position institutionnelle de Martine Aubry, ne disqualifie, certes pas les autres candidats, mais, elle est, à l'évidence, un gage d'efficacité, d'unité et de cohérence. Martine Aubry est la candidate qui garantit le mieux les chances de succès du Parti socialiste et de la gauche.
Ce choix est, aussi, dicté par la qualité du travail et la stature de Martine Aubry. La tâche qu'elle a accomplie à la tête du Parti socialiste est unanimement respectée et reconnue. Alors que le Parti socialiste était divisé, comme jamais, après le Congrès de Reims, elle a su le remettre au travail de manière apaisée et rassemblée. Si le Parti socialiste peut aborder avec confiance les primaires, après l'épreuve qu'il a vécue avec l'affaire Strauss-Kahn, c'est en grande partie grâce à elle. Le Parti socialiste est aujourd'hui en ordre marche pour affronter les échéances à venir, présidentielle et législatives. Il a un projet, il a noué des relations positives avec ses partenaires, il a une stratégie claire de rassemblement de la gauche et des écologistes.
En outre, Martine Aubry a une stature et un parcours personnel qui la désignent particulièrement pour exercer les plus hautes fonctions de l'Etat. Elle a acquis une grande crédibilité dans les postes qu'elle a occupés, comme ministre ou comme maire notamment. J'ajoute qu'elle a une éthique personnelle et une conception collective du pouvoir qui correspondent à ce que l'on peut attendre d'un élu de gauche. Sur ce plan, elle n'a pas hésité à porter un véritable projet de rénovation des pratiques au sein du Parti socialiste, quitte à heurter certains. Elle a notamment pris des engagements clairs et qui seront tenus, si elle est désignée et élue, sur la réduction du cumul des mandats. Je considère, comme parlementaire, que cette mesure pour laquelle je me suis battu en 2007, aux élections municipales, et que je me suis appliqué à moi-même est un élément décisif de la rénovation de notre système politique. Avec Ségolène Royal, seule Martine Aubry, a, parmi les candidats qui se présentent à la « primaire », un discours clair sur la question. L'un en avait fait un combat emblématique, mais a finalement renoncé à se l'appliquer, l'autre laisse entendre que s'il était désigné il reviendrait sur cette règle, quant au troisième il revendique le cumul comme une pratique nécessaire.
Enfin, Martine Aubry, a affirmé des positions offensives sur les questions écologiques qui me tiennent particulièrement à coeur, comme co-fondateur du pôle écologique. Elle s'est, notamment, prononcée, sans ambiguïté, pour une sortie du nucléaire, dans des conditions qui permettent d'assurer une transition énergétique soutenable à notre pays.
Pour toutes ces raisons et bien d'autres je souhaite que Martine Aubry soit désignée à l'issue de ces « primaires » pour représenter les socialistes à l'élection présidentielle. Mais cela n'exclut évidemment pas l'estime que j'éprouve pour les autres candidats. Car au-delà des choix personnels, il faut d'abord espérer que cette « primaire » permette un débat de qualité et donne une image positive de nous même.